Une récente étude montre que près du quart des Américains présenteraient des symptômes analogues à ceux du syndrome de stress post-traumatique dus à un stress financier, notamment des pensées négatives intrusives ainsi que des comportements de détachement et d’évitement par rapport à leur situation. Ces résultats troublants ont amené l’équipe de chercheurs à développer et tester une méthode d’intervention permettant d’aider les individus à mieux composer avec les effets négatifs de leur situation d’endettement, notamment par la thérapie cognitivo-comportementale. Les premiers résultats permettent d’observer une amélioration des pensées, des émotions et des comportements chez les individus qui pratiquent régulièrement les exercices proposés.
Prévenir ou guérir?
Bien que ces premiers résultats permettent de croire qu’il soit possible d’améliorer la santé psychologique des personnes en situation d’endettement, des questions demeurent. Observerons-nous, dans les prochaines années, une augmentation des problèmes de santé mentale liés à l’endettement et à la précarité financière? En effet, au Canada, on constate une augmentation significative des emprunts hypothécaires et des dettes à la consommation. Alors que, en 1980, le ratio de la dette d’un ménage au revenu personnel disponible était de 66 %, il est passé à 150% en 2011. Ce ratio signifie que pour chaque dollar de revenu disponible, les ménages canadiens doivent rembourser, en moyenne, 1,50$.
Devant un tel constat, les approches thérapeutiques visant à diminuer les symptômes d’un syndrome de stress post-traumatique sont-ils suffisants? N’y a-t-il pas lieu de réfléchir à des moyens préventifs pour prévenir l’endettement excessif?
Cette hausse de l’endettement des Canadiens peut s’expliquer par un ensemble de facteurs. Certains évoquent les coupures dans les programmes sociaux qui érodent le filet de protection social. Cette érosion oblige les individus faisant face à des évènements déstabilisants (perte d’emploi, maladie, etc.) à s’endetter pour survivre. Par ailleurs, on peut également invoquer les impacts des normes culturelles qui encouragent la consommation à outrance. Saviez-vous que les Nord-Américains sont exposés quotidiennement à 3000 publicités? Devant un tel martelage publicitaire, il devient parfois difficile de faire des choix de consommation éclairés…
Des solutions à votre portée
Une des clés pour diminuer les risques d’endettement excessif demeure l’information. Avoir accès à une information juste et diversifiée sur les enjeux de consommation donne aux individus le pouvoir de faire des choix ajustés, en fonction de leurs besoins et de leurs revenus. Elle permet aussi de déboulonner certains mythes tenaces au sujet de l’argent et de la consommation.
Comprenez-vous bien les conditions de votre prêt hypothécaire et de votre carte de crédit? Savez-vous comment faire un budget équilibré? Avez-vous déjà essayé de différencier vos besoins et vos désirs? Avez-vous les ressources nécessaires pour répondre adéquatement à vos besoins? Avez-vous les outils qui vous permettront de planifier adéquatement la réponse à vos désirs?
Ces connaissances ne sont pas innées, mais elles peuvent s’acquérir! Pour éviter les risques d’endettement et le stress financier qui s’ensuit, demeurez critique et allez chercher l’information dont vous avez besoin. Il existe, à travers le Québec, un grand nombre d’associations de consommateurs qui offrent des ateliers et des outils permettant aux citoyens de développer des connaissances au sujet des finances personnelles et, ainsi, de reprendre du pouvoir sur leur situation financière. Vous pouvez consulter le site Les associations de consommateurs du Québec pour trouver l’association la plus près de chez vous.
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