La stigmatisation des travailleurs qui souffrent d’un problème de santé mentale

Les Presses de l’Université du Québec ont fait paraître un ouvrage intitulé Stigmatisation. Les troubles mentaux en milieu de travail et dans les médias de masse. Ses auteurs, les professeurs Henri Dorvil et Gilles Dupuis de l’Université du Québec à Montréal ainsi que de la postdoctorante Laurie Kirouac (Ph.D. sociologie, UQAM-Université Charles de Gaulle – Lille 3), traitent de la stigmatisation vécue par les travailleurs temporairement incapacités en raison d’un trouble de santé mentale courant.

En effet, les auteurs distinguent les troubles mentaux sévères, tel que la schizophrénie et le trouble bipolaire, et les troubles mentaux courants, tel que l’anxiété, la dépression et l’épuisement professionnel. Ces derniers sont en forte progression dans les milieux de travail et ce, dans toutes les catégories professionnelles et socioéconomiques.

Bien que des évènements de la vie personnelle puissent favoriser l’apparition d’un trouble de santé mentale, les auteurs soulignent que l’environnement de travail et ses contraintes jouent également un rôle décisif. Ils appellent donc les milieux de travail à mettre en place des mesures de soutien organisationnelles afin de prévenir l’apparition de ces troubles de santé mentale courants mais également pour favoriser le retour des employés ayant dû quitter temporairement le milieu de travail.

La stigmatisation constitue, sans aucun doute, un des facteurs organisationnels et sociaux participant à rendre le retour au travail difficile. Cette stigmatisation peut se manifester, par exemple, par des soupçons des collègues et des supérieurs qui doutent que la personne ait vraiment été « malade » ou par des doutes concernant sa capacité à effectuer le travail; la personne, lorsqu’elle revient en emploi, est perçue comme vulnérable et fragile. 

Cette stigmatisation prend racine notamment dans les représentations médiatiques sensationnalistes de la maladie mentale qui font paraître les personnes qui en souffrent comme des êtres dangereux et instables et ce, en dépit de données de recherche qui démontrent le contraire. Changer ces mentalités représentera un travail de longue haleine.

Vous pouvez également consulter l’article original sur le site de l’Université du Québec à Montréal.