Connaissez-vous l’expression « mourir d’ennui »? Pour certains, cette expression représente le quotidien au travail, et cet ennui n’est pas sans conséquence. Il peut mener à un état dépressif auquel on a donné le nom de « bore-out ». Le « bore-out » est, d’une certaine façon, l’antithèse du « burn-out ». Bien que les symptômes de ces deux problèmes puissent être similaires (pleurs, mal-être, symptômes physiques d’anxiété, etc.), leurs causes sont différentes. Alors que la personne qui vit un « burn-out » voit son état psychologique et physique fragilisé par une surcharge soutenue de travail, la personne qui traverse un « bore-out » est plutôt touché par ce qu’on appelle une sous-charge de travail, c’est-à-dire une insuffisance de travail où l’employé ne peut utiliser ses qualifications et ses compétences à leur plein potentiel. Le danger de cet ennui est qu’il provoque, chez la personne qui le vit sur une longue période de temps, un sentiment d’inutilité et de perte de sens du travail qui se solde en honte, en un sentiment de dévaluation et de mépris de soi.
Ce phénomène, récemment identifié par Christian Bourion dans son livre Le bore-out syndrome : Quand l’ennui au travail rend fou, peut surprendre : en cette ère d’austérité, on peut croire que le « bore-out » sera appelé à disparaître pour laisser plutôt place aux maladies liées au rythme effréné du travail. Toutefois, discuter de ce phénomène nous rappelle l’importance du travail dans notre vie et dans notre capacité à nous réaliser. Le travail participe à la construction de notre identité et un travail peu stimulant et peu valorisant peut engendrer des conséquences néfastes sur notre image de soi. Ainsi, même une personne avec une charge de travail élevée peut s’ennuyer si les tâches qu’elle doit accomplir ne sollicite pas ses talents et ses compétences ou si elles sont monotones et répétitives et cet ennui aura des conséquences sur son bien-être psychologique au travail.
Catherine Perrin a abordé le phénomène du « bore-out » à Médium Large, le 22 mars 2016, lors d’une table ronde.
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