Le soutien social est très largement reconnu comme un facteur de protection d’une bonne santé mentale. D’ailleurs, cette année, pour la semaine de promotion de la santé mentale, Le Mouvement Santé Mentale Québec a ciblé la création de liens comme une des « 7 astuces pour être bien dans sa tête ». Mais tous les liens sont-ils nécessairement synonymes de soutien social? À quelles conditions une relation doit-elle répondre pour être porteuse de mieux-être?
Un bon soutien social : une question de qualité relationnelle plutôt que de quantité
Un bon soutien social ne peut se mesurer seulement sur la base de la quantité de relations que nous entretenons. En effet, un grand réseau social n’est pas nécessairement synonyme de bien-être; il n’est pas rare que des personnes se sentent bien seules et vivent de la détresse et ce, bien qu’elles fréquentent beaucoup de gens quotidiennement. Reconnaître les effets positifs de notre réseau dans nos vies implique de réfléchir à la qualité de nos relations sociales, ce qui peut prendre plusieurs formes.
Le respect des normes relationnelles
Il existe des règles ou des normes tacites qui encadrent nos relations sociales. Ces règles rendent possible notre cohésion sociale et facilitent le « vivre-ensemble ». Lorsque nos relations répondent à ces normes, elles sont plus susceptibles d’avoir des effets bénéfiques et positifs dans nos vies :
- la première règle stipule qu’une relation est fondée sur une confiance mutuelle;
- la deuxième règle implique le principe de collaboration selon lequel les individus doivent s’entraider pour atteindre un objectif commun;
- la troisième règle concerne la réciprocité, c’est-à-dire que chaque individu dans la relation doit donner autant qu’il reçoit;
- la quatrième règle suggère que les individus en relation sont sensibles et attentifs à ce que l’autre ressent et vit et font donc preuve d’empathie l’un envers l’autre.
Les relations avec vos proches semblent-elles répondre à ces principes?
Les fonctions du soutien social
D’une perspective scientifique, plusieurs chercheurs se sont penchés sur la question du soutien social afin de le définir et de le mesurer. Dans ce cas, on définit le soutien social comme « les comportements des proches qui sont en lien avec les besoins d’un individu qui doit composer avec une situation stressante. » La mesure du soutien social repose alors sur la perception de l’individu concernant la qualité des ressources disponibles et l’accomplissement de certains rôles et fonctions par ses proches. Six fonctions distinctes semblent faire consensus :
- le soutien émotionnel, soit les échanges, l’empathie et les encouragements;
- le soutien d’estime et de valorisation personnelle par lequel la personne se sent validée dans ses croyances, ses valeurs, ses habiletés, ses pensées, etc,
- le soutien informationnel qui prend la forme de conseils ou de feedback;
- le soutien concret, instrumental ou tangible, soit l’aide matérielle ou financière;
- le soutien de camaraderie à travers lequel la personne vit des moments de plaisir et de détente qui la distraient de son stress et de ses préoccupations;
- le soutien affectif ou l’expression d’amour et d’affection.
De quelle façon vos proches vous apportent-ils du soutien? Et vous, comment soutenez-vous vos proches?
Un peu d’aide à la réflexion
Réfléchir à l’impact de notre réseau social peut être un exercice plutôt valorisant lorsque nous constatons que nous sommes bien entourés, mais peut s’avérer douloureux lorsque nous constatons les limites de notre réseau. Ces limites peuvent être plus visibles lorsque nous sommes en situation de grand stress et avons besoin d’un support plus soutenu ou lorsque nous faisons le bilan de relations comme celles que nous entretenons en milieu de travail. En effet, alors que nous choisissons nos amis-es et notre conjoint-e, nous ne choisissons que très rarement nos collègues de travail et nous les fréquentons pourtant un nombre significatif d’heures chaque semaine. Ils auront donc un impact non négligeable dans nos vies, d’où l’importance d’avoir un portrait de la qualité de nos relations avec eux.
Si la réflexion vous semble ardue ou si vous constatez les effets négatifs de certaines de vos relations et souhaitez en diminuer l’impact sans savoir comment vous y prendre, n’hésitez pas à consulter un professionnel en relation d’aide pour alimenter votre réflexion. N’oubliez pas que nous sommes des êtres sociaux; savoir bien s’entourer dans des relations positives tout en négociant votre place dans des relations parfois négatives demeure un rempart important pour votre santé mentale.
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