Sexe, genre et santé mentale

GenreDemain, le 17 mai 2016, se tiendra la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Cette journée se veut un évènement rassembleur pour favoriser l’inclusion sociale des personnes homosexuelles et trans et lutter contre toute discrimination basée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. En effet, encore aujourd’hui, toutes ces formes de discrimination, ouvertes, subtiles ou structurelles, constituent des déterminants sociaux importants de la santé mentale des individus touchés.

Sexe et genre : une distinction importante 

Pendant longtemps, les termes sexe et genre ont été utilisés de façon interchangeable par la majorité de la population. Toutefois, il est maintenant reconnu, tant au plan social que scientifique, qu’il s’agit en fait de deux concepts distincts. Alors que le sexe fait référence aux différences biologiques et physiologiques entre les hommes et les femmes, le genre, quant à lui, réfère aux aspects non-physiologiques de l’identification d’un individu comme étant homme ou femme. Le genre est un construit culturel et subjectif, variable selon l’époque et le contexte social, qui détermine ce qui est permis, attendu ou valorisé chez un homme ou une femme. Par exemple, pendant longtemps et encore parfois aujourd’hui, on s’attend d’un homme qu’il ne démontre pas de vulnérabilité et de tristesse et on reconnaît aux femmes de fortes habiletés interpersonnelles. On associe plus souvent les hommes au pouvoir et à l’autorité alors qu’on perçoit les femmes comme des êtres capables d’une plus grande empathie. Et la liste de ces différences s’allonge…

Ces différences de genre, c’est-à-dire les différences qu’on attribue aux hommes et aux femmes, sont le berceau de ce qu’on nomme les rôles de genre : les rôles que la société attribuent de façon différenciée aux hommes et aux femmes. Ces rôles de genre font en sorte que les hommes et les femmes adoptent des comportements typés qui sont renforcés par les attentes de leur entourage et par nos différentes structures sociales (famille, école, organisations sociales, milieux de travail, etc.)

La santé mentale selon le sexe et le genre

Des études s’attardant aux effets du stress sur les hommes et les femmes ont fait ressortir des résultats intéressants. D’une part, on constate que les hommes, selon les mesures physiologiques prises en laboratoire, sont plus réactifs au stress. Par ailleurs, les analyses issues d’une base de données canadienne sur la santé montre que les femmes seraient plus réactives aux stresseurs psychosociaux. En effet, les différences de genre et les rôles qui y sont associés créent souvent des différences de statut social entre les hommes et les femmes, qui se retrouvent alors dans des contextes de vie différents. Par exemple, il est fréquent que les femmes aient un revenu plus faible que les hommes ou qu’elles soient cheffes de famille monoparentale. Ces conditions de vie modulent le stress vécu au quotidien chez les femmes et les hommes, ce qui transparaît dans les mesures de la santé mentale.

Combattre la discrimination fondée sur le genre : l’exemple des transgenres

L’amélioration de la santé mentale de la population passe, entre autres, par la lutte à toutes les formes de discrimination, dont celles fondées sur le genre. Depuis peu, on assiste à une lutte nouvelle, celle de la reconnaissance des droits des personnes transgenres. Les personnes transgenres nous permettent de mieux saisir le concept d’identité de genre : il s’agit du penchant individuel et personnel pour des rôles de genre. C’est un concept de soi qui permet à l’individu de s’identifier à un genre plutôt qu’à un autre. Alors que la plupart du temps, les individus s’identifient au genre correspondant à leur sexe biologique, certaines personnes s’identifient et agissent selon un rôle de genre contraire à leur sexe biologique; ce sont les personnes transgenres. Des exemples tirés de l’actualité récente montrent comment la perception et le comportement de l’entourage, l’ouverture et le respect mais aussi l’adaptation des milieux de vie tels que l’école ainsi que la flexibilité des mesures administratives peuvent avoir une influence positive ou, à l’inverse, négative sur le bien-être des personnes transgenres. La lutte à la discrimination n’est donc pas qu’une question d’attitude individuelle; elle est aussi le résultat de changements de nos structures sociales.

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