Considérez-vous le trajet entre votre domicile et votre travail comme un moment de détente ou une source de stress? Prenez le temps de vous poser la question, car votre trajet quotidien aura un impact sur votre bien-être en emploi!
Des effets variables
Une étude de Annie Barreck, doctorante en relations industrielles de l’Université de Montréal, établit que les différentes conditions du navettage vers le travail (ex. le type de transport, la durée du trajet, la distance parcourue, la congestion routière) peuvent être liés à différents symptômes d’épuisement professionnel. Les résultats montrent toutefois qu’il n’existe pas un moyen de transport moins stressant que les autres; tout est une question de contexte.
Par exemple, les trajets en voiture ont des effets plus négatifs pour les personnes qui se rendent dans les grandes régions urbaines plutôt que dans les régions rurales. Par ailleurs, les passagers de covoiturage ressentiraient plus d’anxiété liée à la congestion routière que les conducteurs. De plus, la croyance populaire qui associe les transports en commun à un plus faible niveau de stress ne serait vraie que pour les travailleurs demeurant dans les régions urbaines; les personnes qui font de longs trajets de transport en commun à partir d’une région rurale seraient plus à risque d’épuisement professionnel. Pour les cyclistes et les marcheurs, l’effet positif de leur mode de transport se fera surtout sentir dans les grands centres urbains, contrairement aux petites régions urbaines.
Le secret d’un trajet moins stressant : le sentiment de contrôle
La variabilité de ces résultats met en fait en lumière ce qui module l’effet positif ou négatif du trajet vers le travail : le sentiment de contrôle que les individus ressentent face à leur situation. Plus une personne ressent du contrôle sur son trajet vers le travail, moins celui-ci génère de stress et moins on retrouvera de risques d’épuisement professionnel. Ainsi, se déplacer en voiture est synonyme d’un plus grand sentiment de contrôle, seulement si le trajet est court et contient peu de congestion routière. De la même façon, prendre le transport en commun peut être synonyme de détente si l’accès aux autobus et au métro est simple, facile et efficace. Dans le cas contraire, le trajet peut alors devenir un irritant majeur.
Il n’existe donc pas de recette miracle qui associe un mode de transport à un meilleur bien-être psychologique au travail. La solution réside surtout dans le sentiment de contrôle et le plaisir que les individus peuvent retirer de ce moment de leur journée. Néanmoins, gardez en tête qu’un trajet de plus de 35 minutes est souvent associé à un niveau de cynisme plus élevé envers l’emploi.
Et vous, comment votre transport quotidien affecte-t-il votre bien-être psychologique au travail? Pouvez-vous en observer les effets à votre arrivée au travail et à la maison? Quels sont-ils?
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