Les points d’équilibre publie un éditorial sur la souffrance psychique des travailleuses sociales

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Dans le cadre du plus récent numéro de la revue Intervention, la revue professionnelle et scientifique de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, Émilie Lemire Auclair, présidente et fondatrice des Points d’équilibre, partage ses réflexions, en tant que travailleuse sociale, sur les souffrances vécues par les membres de sa profession qui pratiquent en milieu institutionnel. En prenant comme point de départ les observations qu’elle a faites alors qu’elle occupait un poste de travailleuse sociale au sein d’un Centre de santé et de services sociaux (CSSS) et celles qu’elle fait encore aujourd’hui dans le cadre de son rôle de consultante pour des programmes d’aide aux employés, elle partage son analyse de la montée importante des signes de détresse chez les travailleuses sociales qui oeuvrent en milieu institutionnel :

  • De quoi les travailleuses sociales souffrent-elles?
  • Comment tentent-elles de reprendre du pouvoir sur leur situation?
  • Existe-il d’autres pistes de solutions à explorer?

Selon l’auteure, les travailleuses sociales souffrent d’une perte de sens causée par une dissonance entre la définition qu’elles font de leur travail et les demandes de leur employeur qui ne sont pas cohérentes avec cette vision du travail social. Bien que les conflits de rôles et de loyauté fassent partie intégrante de la réalité des travailleuses sociales, ils sont aujourd’hui plus présents que jamais et peuvent souvent paraître incapacitants :  » Ainsi, on attend moins d’une travailleuse sociale qu’elle fasse preuve de compétence et de rigueur professionnelle, mais plutôt qu’elle soit flexible, polyvalente et en constante adaptation par rapport à son milieu et à ses exigences changeantes. Cette forme de savoir‑être en entreprise prime sur les compétences professionnelles. On assiste ainsi à ce que les auteurs nomment la « dégradation de l’amour du métier » (de Gaulejac et Mercier, 2013). Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre des travailleuses sociales dire qu’elles ont l’impression « de ne plus faire de travail social ». Cette déclaration, selon moi, n’illustre pas tant l’absence des actes professionnels des travailleuses sociales dans le réseau, que le profond malaise vécu dans le cadre de leur pratique en milieu institutionnel. De Gaulejac et Mercier (2013) abordent ce malaise comme l’effacement du sens de la profession et de la satisfaction de son exercice. Il peut aussi tout simplement se résumer par la perte de sens au travail. »

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